"Ma liberté de penser" selon Macron

Quand M. Raffarin avait été annoncé pour le voyage présidentiel en Chine du 8 au 10 janvier 2018, la messe pro-PCC (et non sinophile, soyons exacts ) était dite. En Marche vers la Chine, comme ses prédécesseurs, M. Macron utilise le même langage polissé du diplomate. Avec son Raffarin si prompt à défendre la culture chinoise, faisant fi de tout réalisme ( l'argent n'est qu'une infime part de la réalité ) le président français a d'autre part repris les discours du Marché : ce n'est pas dans l'opposition que la Chine sera transformée mais par son intégration au Marché. Ainsi, c'est ce qui avait servi de justification en  2001 quand la Chine intégrait l'O.M.C., puis ce qui fut répété en 2008 lors des J.O. de Pékin... Attendez, les fiançailles olympiques ont tout d'abord été annoncée avec Pékin en août 2001 ; puis le mariage économique en novembre 2001 avec l' entrée de la Chine dans la sacro-sainte Organisation Mondiale du Commerce.

C'est donc de 2001 à 2008 qu'il a été ressassé qu'une intégration de la Chine la changerait...

Et en effet, la Chine a changé ! Elle s'est enrichie des investissements étrangers, elle a considérablement agrandi son armée (deuxième après les Etats-Unis), elle a aussi amplifié sa censure et sa communication à l'étranger pour apparaître comme une charmante partenaire. La Chine s'est tellement bien intégrée grâce à ces belles paroles - de parades- que le Tibet s'en souvient encore. Le Tibet et les Tibétains s'en souviennent  d'autant plus que la répression fut telle qu'elle déclencha une violente vague d'auto-immolations, sans précédent historique, elle-même réprimée selon les caractéristiques d'une dictature. La Communauté internationale ne s'est pas effarouchée pour autant et Pékin peut désigner librement les Tibétains comme des séparatistes et des terroristes. Et M. Macron peut servir sa soupe diplomatique, comme il le fait partout où il se rend.

Cette semaine, si bien inspiré, mais non par sa connaissance de l'Histoire et de l'actualité, M. Macron, en bon élève voulant trop bien faire, déclare que les Chinois sont "libres de penser". Oh, la Chine n'est plus la mariée mais le prêtre qui dirige le mariage avec la France qui répète sa lithurgie. Les Chinois auraient-ils enfin leur mot à dire sur les bienfaits de la démocratie ? Bien sûr que non.

Mais l'Elysée retranscrira pour les Français que les Chinois sont "capables de penser". L'Elysée se défendra d'avoir changé le texte - d'avoir céder à la censure ou au mensonge ?- ... avant de remettre le terme initial, suite aux réactions scandalisées des journalistes sur Europe1 et dans Le Quotidien :




Des paroles et des actes iniques qui glacent le sang quand on sait que :



Heureusement les journalistes ne pouvaient que vouloir aller dans la brèche de la "liberté", d'un côté ils ressentent leur métier menacé par un modèle économique dominant et de l'autre ils restent sensibilisés à la Chine en tant qu'une dictature au bas du classement des libertés de la presse dans le monde.

Pourtant M. Macron, autrefois ministre, s'était montré comme un vaillant défenseur de l'Europe contre la Chine, nous voulons laissons méditer :

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